Balade dans la jungle [Pv Shujha]

Je pouvais de nouveau courrir, sauter et chasser. Ma patte et mon épaule allait beaucoup mieux. Les blessures avaient cicatrisés, devenant à leurs tours de grandes balafres. Mais, heureusement, elles n'étaient pas bien larges et ne se voyaient presque pas. J'avais aussi retrouvée toutes mes forces, ou presque. Il fallait juste que je ne force pas trop où les blessures risqueraient de se rouvrir. Je marchais à côté de Shujha, m'amusant à caler mes pas sur les siens. Il était assez tard mais le soleil ne s'était pas encore couché. Une petite brise légère et rafraichissante planait dans l'air, m'ébourriffant le pelage. Je leva le museau pour humer touts les parfums délicats de la jungles. L'odeur de terre fraichement retournée, certainement par un animal vivant ici, se mélait délicatement à la senteur du beau mâle marchant à mes côtés. J'aimerai être dans sa tête, savoir à quoi il pensait. Malheureusement, c'était impossible. Je me remis alors à regarder devant moi. Quelques secondes s'écoulèrent avant que je jette un petit coup d'oeil malicieux à Shujha. Puis un deuxième. Et un troisième. Soudain, sans vraiment savoir pourquoi, je sauta sur Shujha. Enfaite, si, je crois savoir pourquoi j'ai fais ça ... Bref, me retrouvant sur le lion, je le regarda droit dans les yeux. Il était vraiment beau ... A le voir, on avait du mal à croire qu'un jour, il avait porter une armure.

Shujha me souria avant de me dire qu'il adorait quand je faisais ça. Je lui rendis son sourire et plissa légèrement les paupières. J'aimai aussi beaucoup ça. Il avait l'air de bien vouloir jouer le jeu. Mon sourire s'agrandit lorsqu'il me demanda ce que j'allais faire de lui. Ma patte commença à se balader sur son torse alors que je faisais mine de reflechir. Enfaite, je reflechissais vraiment. Depuis hier, j'avais constamment envie de sauter sur Shujha. Je savais pourquoi ... C'était les chaleurs. C'était plutôt embarassant, surtout lorsque je me trouvais en compagnie de Shujha. Il ne fallait donc pas que j'en fasse trop. J'avais peur que, sinon, je me laisse emporter. Et là, ça serait catastrophique. Puis, continuant à carresser le torse de Shujha, je me pencha vers lui et commença à lui donner quelques coup de langue sur la joue, puis sur les lèvres. Entre deux léchouilles, je lui dis :

-Je te fais une fleur : Tu a le droit de décider. Mais profites-en, ça ne sera pas toujours comme ça.

J'esquissa un petit sourire mystérieux et releva la tête, arrêtant de la carresser par la même occasion.

Je lâcha un soupir avant de basculer sur le côté pour faire une roulade avant de me relever. Il était mal à l'aise, n'importe qui l'aurait été à sa place. Je n'étais pas aller trop loin pour moi, mais pour lui, si. Il jouait très mal la comédie, il faudrait impérativement que je lui apprenne à mentir. Il ne fallait pas qu'il ai peur de me dire ce qu'il ressentait. Néanmoins, je ne comprenais pas tout. Il m'avait bien dit qu'il adorait ça ? Les mâles ... Ils étaient vachement compliqués. Presque aussi complexes que nous autres femelles. C'était pas peu dire ... Peut-être avait-il peur. Enfaite, il avait peur. Il fallait que je lui explique ce qui m'avais pousser à faire ça avant qu'il ne parte en courant, ce que je doutais qu'il ferais. C'était quand même un mâle. Les lions ne fuient jamais. Affichant furtivement une petite grimace, je me coucha sur le sol et regarda droit devant moi. Puis, après avoir pris une dernière inspiration, je lâcha :

-C'est les chaleurs ...

A ce moment là, j'eu envie de rentrer six pied sous terre. J'avais horreur des chaleurs. J'avais aussi horreur d'être mal à l'aise, surtout en présence d'un lion. Et, en plus, ce lion en question, c'était mon compagnon. Enfaite non, je n'avais pas envie d'aller sous terre. J'avais tout simplement envie de ne pas être là.

J'écouta Shujha parler sans rien dire. Il n'avait jamais été proche d'une lionne. Et moi alors ? Certes, j'avais souvent vu des lions dans ma vie, mais je n'avais jamais eu de relations avec eux. Et je n'étais pas non plus habituer à ce genre de chose. Puis je sentis Shujha s'approcha de moi, passer sa patte sur mon péaule pour me faire tourner la tête et m'embrassa. Ce geste me fis fondre et je me détendis. Tout compte fait, il avait peut-être bien fait de m'arrêter. Va savoir jusqu'où je serais aller et je ne tenais pas du tout à avoir des enfants maintenant. Je ne tenais pas à avoir d'enfant tout court. Je laissa tomber ma tête sur l'herbe tendre avant de dire :

-Ca ne laissera pas un vide entre nous, ne t'inquiéte pas.

Puis, relevant la tête, je souri. Derrière ce lion massif ce cachait encore un petit lionceau qui avait peur de faire le grand saut. Il n'était pas pret, pas du tout même. Moi je crois que si. Ce qu'il me restait à faire, c'était attendre. Puis, enfin, je murmura, assez fort pour que Shujha m'entende, d'un ton amusé :

-Tu es plus coincé que je le croyais.

Ce n'était pas des repproches, je le taquinnais juste un peu. Avant, lorsque j'étais en chaleurs, je faisais en sorte de ne pas voir de lions. Mais là, ça risquerait d'être plus compliqué. Des mâles, il y en avaient partout. Des vagabonds, des lions de clans ... Et puis, il y avait Shujha, avec qui je restais souvent. Pour l'instant, j'arrivais à me contrôler. Demain, j'y arriverai aussi. Mais dans deux jours ? Je ferma les yeux et essaya de ne plus y penser.

Mes paroles l'avaient fais réagir. Shujha me sourit et, comme d'habitude, je lui rendis son sourire. Celui-ci s'agrandi même lorsque mon compagnon que ce n'était parce qu'il était coincé qu'il ignorait tout du savoir-faire. Je hocha la tête, montrant tout de même que je n'étais pas convaincue. Puis je sentie Shujha se serrer un peu plus contre moi. Je lui jeta un petit regard. Il ne fallait pas qu'il se force. Mais avant que je puisse dire quoi que se soit, Shujha m'embrassa. D'abord surprise, je me laissa peu à peu aller. Du moins, jusqu'a que je sentie sa patte, jusque là sur mes cotes, glisser jusqu'à ma cuisse. Il l'avait oublier ? J'étais en chaleur. Me contrôler. Il fallait que je me contrôle. Si je le repoussais, Shujha allait peut-être mal le prendre. Ou peut-être pas, je n'en savais rien. Mais si je me prêtais au jeu ... Je ne préférais même pas y penser. Le mieux, c'était attendre. Mais attendre quoi ? Que Shujha arrête ? J'étais prise à mon propre jeu. Je l'avais provoqué et, maintenant, je me retrouvais dans la même situation que lui. Enfin non ... J'étais moins coincée que lui. Ou, en tout cas, c'est ce dont j'essayai de me convaincre. Bon, il fallait que je fasse quelque chose .... mais quoi ? Après quelques secondes de réflexions, qui me parurent durées une éternité, je décida de placer à nouveau ma patte sur son torse. Mais, cette fois, sans la bouger. Je murmura quand même :

-Je te rappel que je suis en chaleur.

Là, il marquait un point. Je leva la tête pour lui donner un coup de langue sur la joue. Moi aussi, je l'aimais. Puis, une nouvelle fois, il ma souri. A force, il allait attraper une crampe. Il avait l'air sincère. Cela me fis chaud au cœur, même si je bouillonnais déjà. Peut-être ... Il avait certainement raison. Mais ce "peut-être" pouvait très bien devenir un "peut-être pas". De un, même si les risques n’étaient pas gros, ils étaient quand même là. De deux, si ça ce trouve, ça ne changerai rien et, au pire, ça empirerait les choses. Shujha attendait une réponse. Je savais que si je refusais, il n'essayerai pas de me convaincre, au contraire. Je n'avais jamais imaginer que, un jour, je serais ... comme j'étais là. Je n'avais jamais imaginer que je trouverai un lion que j'aimerai, que je serais en chaleur peu de temps après qu'il m'ai dit qu'il m'aimait. Alors j'haussa les épaules et dis :

-On peux essayer ...

Sur ce, j'esquissa un petit sourire avant de lever la tête pour embrasser Shujha tout en remontant ma patte, jusque là toujours sur son torse, vers sa joue.

Shujha avait l'air de réfléchir. J'allais reculer ma tête pour l'écouter parler mais il me devança. Il me dit que ce serait peut-être bien de ne pas aller trop vite. Enfin, c’est ce que je compris. C'était une bonne idée, vraiment. Mais c'était pas lui qui était en chaleur ... Le seul point qu'il fallait éclaircir, maintenant, c'était "jusqu'où les limites s'étaient-elles ?". Je tourna la tête pour regarder le ciel. Il avait pris une teinte rougeâtre, à cause du coucher de soleil. Le soleil allait s'endormir et céder sa place à la lune. Celle-ci était pleine. Je pouvais l'entrevoir malgré les feuillages des arbres qui me bouchaient un peu la vue. Revenant soudainement à la réalité, je répondis :

-Oui ...C'est une bonne idée

Sur ce, je me releva, me délivrant au passage de l'étreinte de Shujha. Je fis le tours du lion pour m'arrêter derrière lui. Enfin, après mettre assise, je me pencha et lui demanda :

-Alors, qu'es ce que tu entend par "apprendre à ce connaitre" ?

Que l'on s'habitue l'un à l'autre ? Comment pouvait-on s'habituer à quelqu'un ? Peut-être que, pour Shujha, c'était possible. Je me retint d'éclater de rire. Ca aurai pu paraitre déplacé et, en plus, les tympans de Shujha n'auraient pas tenus le coup. La première chose qui me venait à l'esprit en écoutant Shujha était une phrase ... que je ne prononcerais pas. "C'est peut-être pas ce que tu souhaite mais c'est ce qui risque d'arriver" ... Pourquoi ne rien dire ? Shujha croirait surement que je voulais le faire, ce qui était faux. Il me regardait avec ses beau yeux ... Je ne pu, encore une fois, m'empêcher de sourire. Alors, refaisant mon demi-cercle dans le sens inverse, je viens m'allonger à côté de Shujha avant de murmurer :

-J'aimerai savoir ce qui t'es arriver. Je veux dire ... avant que tu arrive ici.

Je n'osa pas regarder Shujha dans les yeux. Il allait peut-être refusé de me dire ce qu'il s'était passé, pourquoi il portait une armure métallique et tout le reste. Et, pourquoi pas, peut-être qu'il m'expliquerait ce qu'il était venue chercher ici. Logiquement, on ne vient pas sur des terres appartenant déjà à des clans sauf si l'on veux quelque chose de bien précis. Si ça se trouve, il irai peut-être même jusqu'a me dire quels amis il avait et quels ennemis il s'était fait.

Les seuls mots qui me virent à l'esprit furent :

-Waouh ... Ca devait pas être facile.

Et moi qui trouvait que ma vie était dure ... Shujha avait certainement enduré des choses beaucoup plus atroces que moi. Alors comme ça, les humains l'ont relâché ici, sur la terre des lions, sans lui enlever l'armure. Ces humains ... Ils étaient pires que tout. Des lions qui se battent, des armures plantés dans la peau ... J'eu un haut-les-cœurs soudain. A mon tours, je me mis sur le dos pour fixer les feuillages. Peut-être que, moi aussi, je devais lui parler de ma vie d'antan. Je n'aimai pas cela. En plus, si je lui disais, je serais obliger de lui parler de cette envie de vengeance ... Mais bon, il fallait bien qu'on apprenne à se connaitre, non ?

-Moi, je ne suis pas née ici. Enfaite, ma mère à quitté son clan pour partir avec un vagabond alors qu'elle était pleine. Elle ne savait pas qu'elle attendait un lionceau mais, des que je suis née, elle à su que son compagnon n'était pas mon géniteur. Elle me l'a dit peu avant qu'elle perde la vie. Nous étions des solitaires, nous menions une vie de nomades. Puis un jour, ma mère eu envie de revenir ici, sur ces anciennes terres. C'était une Kawaii, elle connaissait parfaitement ces territoires. Puis un jour où nous chassions, nous avons rencontré des Hockings. Ce genre de lion ne pardonne pas. Ils ont tué ma mère et m'on laisser avec ces affreuses cicatrices.

Les larmes me vinrent au yeux. Je n'aimai pas pleurer et encore moins parler de ma mère. D'un revers de patte, je balaya les petites gouttelettes qui commençaient à sillonner mes joues. Enfin, je tourna la tête vers Shujha et continua :

-Ce jour là, je me suis promis que j'allais la venger, que j'allais tuer Anadrus et Enora. Que le couple royal allait payer pour leurs guerriers.

Je savais que Shujha allait me dire ça. C'est ce qu'aurai dit n'importe qui de censé. Shujha se retourna avant de poser une patte sur mon ventre. Je me remis à fixer le ciel avant de lui répondre :

-Si les rôles avaient été inversés. Si j'y étais resté et que ma mère avait survécue, elle aurai tout fait pour me venger. Je suis sa fille, je doit bien faire ce qu'elle aurai fait pour moi.

Puis je tourna la tête vers Shujha avant de sourire. Il n'avait pas compris. Alors, gentiment, d'une voix douce, je le repris :

-Non, Anadrus est le roi. C'est lui, ainsi que sa femme, que je veux tuer. Les lions qui nous ont attaqués étaient au nombre de trois. J'en ai tuer deux, ou c'est ma mère qui l'a fait. Je pense que, à présent, le dernier doit être mort.

Je soupira à nouveau. Il avait raison, qu'es ce que l'on deviendrait ? J'avais prévue que, une fois le couple tuer, je prendrai le commandement des Hockings avec une de mes alliés. Mais, maintenant, j'avais plutôt envie de partir loin. De toute façon, si Anadrus et Enora trépassaient, je serais obligée de partir. Je mènerais une vie de proie. Je serais certainement rechercher par beaucoup de lion. Moi, ça ne me dérangerais pas mais ce n'étais pas la vie que je voulais pour Shujha. De toute façon, il refuserait de venir avec moi, il refuserait de m'aider. Avec lui, il faudra surement que je fasse un choix : mon compagnon ou mon but.

-Je sais pas trop ...

Le silence devint pensant, l'atmosphère lourde. Le "et maintenant, on fait quoi ?" vint clouer le tout. C'était la première fois que je racontais mon passé et je n'avais pas envie de recommencer. Plus Shujha en apprenait sur moi, plus ça devenait compliqué entre nous. J'étais quand même reconnaissante. Shujha ne m'avait pas poser trop de questions. Le lion s'était remis dans la même position qu'avant, sur le dos. Et voila ! Je commençais à regretter d'avoir parler de mon passé avec Shujha. Je l'aimai, j'étais prête à sacrifier beaucoup de chose pour lui, mais pas ça. La supposition du lion me fit fondre. Comment pouvait-il imaginer à un seul instant que je n'avais plus envie de me blottir contre lui ? Basculant sur le côté, je me mis à fixer Shujha du regard. Puis, lentement, je vins placer ma tête sur son ventre et commença à ronronner -ou grogner- avant de fermer les yeux. J'aimai beaucoup avoir la tête sur le ventre de Shujha. Sa fourrure y était d'une douceur sans égal et j'aimai entendre son cœur battre. Je décida enfin de répondre à sa dernière question :

-On attend et on voit ce que ça donne. Sauf, bien sur, si tu as une autre idée.

Puis je me remis sur le dos, la tête toujours posé sur le ventre de Shujha et bascula de l'autre côté de sorte à ce que je puisse voir le visage de mon compagnon.

Mes ronronnement s'accélérèrent lorsque je sentie la grosse patte de Shujha commencer à me caresser le cou. Puis, peu à peu, ils s'estompèrent. Un peu de temps pour se comprendre. Je bloqua sur ces mots, sans vraiment savoir pourquoi. C'était bizarre, je me sentais bizarre. Je n'appréhendais pas du tout ce qui allait se passer. Pourquoi l'aurai-je fait ? Je vivais, à cette instant, un moment de pur bonheur. Puis je sentie la patte de Shujha se glisser sous mon épaule pour me tirer sur lui. Puis Shujha m'enlaça avant de me murmurer qu'il ne me laissera jamais tombé. J'aurai aimé pouvoir le croire, mais c'était impossible. Mais pour ne pas gâcher cette instant, je me blottis un peu plus contre Shujha et commença à lui lécher l'oreille. Puis je replaça ma tête sur le torse de Shujha, à demi penché :

-Je t'aime mais ...

Soudain, j'eu un déclic.

-Quoi que je décide ? Qu'es ce que ça veux dire ? Je dois faire un choix ?

Je donna un dernier coup de langue sur la joue de Shujha avant de mettre une patte de chaque côté de son corps pour me relever. Puis, enfin, je me décala sur le côté. Puis je me recoucha sur le sol? Je ne tenais pas à dormir sur Shujha, l'écraser pendant toute la nuit ne lui aurai certainement pas plus. Pendant la nuit, je pourrais réfléchir. Es-ce que je devais mêlé Shujha à mon projet de vengeance ou non ? J'avais l'impression que je n'allais pas beaucoup dormir et que la nuit serait longue, très longue. Je regarda une dernière fois mon Shujha avant de fermer les paupières. Le vent soufflait dans les feuilles. Au loin, un chouette hululait. Les petits rongeurs qui paraissaient ne jamais dormir commençaient tout de même à rentrer dans leur terriers. Bercer par cette symphonie sylvestre, je ne tarda tout de même pas à m'endormir.